
Marietta Primera de SOUZA
Placée cette année 2025 sous le signe de « la justice pour les africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations », le 25 mai a marqué la commémoration de la journée de l’Afrique. Comme on peut le lire dans le message du Président de la Commission de l’Union Africaine, il s’agit avant tout d’un moment de souvenir et de communion entre tous les africains. Si après plusieurs siècles d’esclavage, de colonisation, d’apartheid et de racisme systémique, la revendication d’un droit à la réparation pour les affres perpétuels de ces crimes contre l’humanité est légitime, il est temps que le continent tire les leçons de ce passé douloureux pour se construire un avenir glorieux.
En effet, l’Afrique fait face à de nombreux défis politiques, sociaux et économiques qui retardent son développement. Plombé dans des guerres destructrices à certains endroits, comme au Soudan et dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le continent peine à trouver ses propres solutions pour bâtir un continent de paix et de respect des droits de l’Homme. L’État de droit et la démocratie tant prônés par les dirigeants du continent sur la scène internationale depuis plusieurs décennies n’ont cessé d’être éprouvés dans certains pays au vu et su de tout le monde.
De même, le continent reste en proie à des changements de régimes inconstitutionnels dont le Sahel est devenu le bastion. Dans cette même région, la guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée, condamnant ainsi les populations à vivre au quotidien avec la peur au ventre. Dans un environnement aussi délétère, l’atteinte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 semble compromise, sans doute qu’il va falloir mettre le cap sur l’Agenda 2063 de l’Union Africaine pour une transformation plus remarquable du continent.
Quoi qu’il en soit, l’Afrique est forte de sa démographie, et plus particulièrement de sa jeunesse, de ses ressources minières et de sa diversité. Ce sont autant d’atouts dont elle dispose dans sa marche vers le développement et la prospérité pour toutes les africaines et tous les africains. De plus, la zone de libre-échange continentale est un puissant levier d’intégration économique qui pourrait être porteuse de croissance pour l’Afrique, à condition qu’une véritable synergie d’actions soit mise en place. Les communautés économiques régionales (CER) représentent également d’importants creusets où se créent des dynamiques de développement propres aux régions du continent. Même si le divorce consommé de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest avec trois (03) de ces anciens membres soulève des inquiétudes sur l’avenir des CER, elles ont permis des avancées non négligeables en termes d’intégration régionale.
Sur la scène internationale, et comme le recommande le Pacte pour l’avenir des Nations Unies, il est primordial que la représentation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité soit effective au-delà des discours. Par ailleurs, une refonte du système financier international est nécessaire pour répondre de manière plus efficace aux besoins des États africains. Le continent doit également s’approprier les prouesses du numérique et des technologies d’intelligence artificielle au profit de son développement pour faciliter l’innovation et la recherche.
Pour finir, il est important que l’Afrique se dévictimise pour parvenir à son plein potentiel. Et comme l’a appelé le Secrétaire général des Nations Unies à l’occasion de la journée de l’Afrique, il faut certes s’attaquer aux injustices du passé, mais aussi construire un avenir durable pour les peuples africains, fondé sur la paix, la dignité et les opportunités pour tous.